
Pourquoi les prépositions bloquent quand tu parles français (et comment en sortir doucement)
Tu veux raconter quelque chose de simple : “Je vais… en ? au ? à ?”
Et soudain, tout s’arrête. Tu perds le fil de ta phrase, tu hésites, et tu choisis finalement de dire :
“Je vais là-bas.”
C’est frustrant. Tu connais les mots, tu as l’envie de partager, mais un petit détail grammatical te coupe l’élan.
Si tu te reconnais dans cette scène, rassure-toi : tu n’es pas seul.
Les prépositions de lieu — ces petits mots comme à, en, au, aux, chez — sont un blocage très fréquent chez les apprenants.
Elles paraissent illogiques, elles échappent au moment de parler, et elles finissent par donner l’impression qu’on “ne sait pas vraiment parler français”.
Cet article n’est pas une leçon de grammaire froide. C’est une invitation à comprendre pourquoi ces prépositions bloquent, et comment tu peux les apprivoiser doucement, pour retrouver le plaisir de t’exprimer sans stress.
Pourquoi ces prépositions posent problème ?
Les règles existent, bien sûr. Mais le problème n’est pas la règle : le problème, c’est le moment de l’oral.
Quand tu parles, tu n’as pas le temps de réfléchir :
- Tu veux dire où tu vas.
- Tu veux raconter d’où tu viens.
- Tu veux inviter quelqu’un chez toi.
Et là, l’hésitation surgit : “Est-ce que je dois dire en ou au ?”
On t’a peut-être donné une liste à mémoriser. Mais les listes ne vivent pas dans ta mémoire quand tu es en conversation. Tu as besoin de repères simples, vivants, et surtout… de confiance.
Une image simple pour s’y retrouver
Pour ne pas bloquer, tu peux garder en tête cette image :
🌍 Imagine une carte du monde.
- Les petits points (les villes) demandent à.
→ Je vais à Paris. Nous vivons à Londres. - Les grandes frontières (les pays) demandent en, au ou aux.
- En : pour les pays féminins ou qui commencent par une voyelle.
→ J’habite en Italie. Je rêve d’aller en Iran. - Au : pour les pays masculins.
→ Je pars au Canada cet été. - Aux : pour les pays pluriels.
→ Ils voyagent souvent aux États-Unis.
- En : pour les pays féminins ou qui commencent par une voyelle.
- Les maisons, les personnes demandent chez.
→ Je déjeune chez mes parents. On se retrouve chez Marie ce soir.

Cette image de la carte est plus puissante qu’une règle abstraite. Elle crée un ancrage visuel : les points, les frontières, les maisons.
Des exemples concrets du quotidien
Pour que ton cerveau retienne vraiment, tu as besoin d’exemples proches de ta vie.
Scènes de voyage
- Cet été, je vais à Rome.
- L’année dernière, nous avons passé deux semaines en Espagne.
- Mon cousin habite au Japon depuis cinq ans.
- Un jour, j’aimerais vivre aux Pays-Bas.
Scènes de la vie quotidienne
- On se retrouve à la bibliothèque demain.
- J’ai rendez-vous chez le médecin.
- Nous allons dîner chez mes voisins ce soir.
En lisant ces phrases, ton cerveau commence à créer des “morceaux de langage” que tu pourras réutiliser sans réfléchir.
Mini-dialogues pour t’entraîner

Un bon moyen de débloquer la grammaire, c’est d’imaginer la conversation.
Dialogue 1
– Tu pars où cet été ?
– Je pars en Grèce.
– Ah, moi je vais au Portugal.
Dialogue 2
– Tu habites où ?
– J’habite à Berlin, mais ma famille est en Pologne.
Dialogue 3
– On se retrouve où ce soir ?
– Chez moi ! Viens à 20h.
Ces dialogues simples t’aident à associer les prépositions directement à l’oral, sans passer par une règle consciente.
Le poids émotionnel de l’erreur
Beaucoup d’apprenants disent : “Je sais que ce n’est qu’un petit mot… mais je me sens nul·le quand je me trompe.”
C’est normal. Les prépositions touchent à l’identité : elles disent où tu es, où tu vas, qui tu vois.
Mais rappelle-toi une chose :
Ton objectif n’est pas d’être parfait, mais de t’approprier quelques phrases clés que tu peux utiliser sans bloquer.
Stratégie douce pour progresser
- Choisis 3 phrases modèles.
Par exemple :- Je vais à Paris.
- J’habite en Italie.
- On se retrouve chez Marie.
- Répète-les régulièrement.
Même en marchant, en cuisinant, en te parlant à toi-même. - Change un mot à la fois.
- Je vais à Londres.
- J’habite en Espagne.
- On se retrouve chez toi.
Petit à petit, ton cerveau comprend la logique, sans effort conscient.
Une ouverture culturelle

Ces prépositions ne sont pas seulement des mots techniques. Elles disent quelque chose de la culture française.
- Dire chez quelqu’un montre l’importance du foyer, de l’intimité, des relations personnelles.
- Dire en Europe ou au Canada, c’est entrer dans un espace culturel, pas seulement géographique.
- Dire à Paris ou à Marseille, c’est mettre l’accent sur la ville comme un lieu vivant, presque une personne.
Apprendre les prépositions, c’est donc aussi entrer dans une façon française de regarder le monde.
Exercice créatif
Écris 4 phrases qui parlent de ta vie :
- Une avec à (une ville où tu es allé récemment).
- Une avec en (un pays que tu connais).
- Une avec au ou aux (un pays que tu aimerais visiter).
- Une avec chez (une personne proche de toi).
Puis, lis ces phrases à voix haute.
Tu verras : elles deviennent naturelles, elles s’ancrent en toi.
Pour conclure
Les prépositions ne sont pas un obstacle définitif. Elles sont un passage, une étape.
Avec des images simples, des phrases modèles et un peu de pratique créative, tu peux dépasser ce blocage et retrouver confiance.
C’est exactement ce que nous faisons dans Français 365 : travailler chaque jour sur les blocages réels, pas avec des listes froides, mais avec des situations vivantes et des exercices d’écriture créative.
Petit à petit, les “petits mots” cessent d’être des obstacles. Ils deviennent des appuis. Et toi, tu peux enfin t’exprimer avec fluidité et naturel.
✨ Consigne finale :
Écris un paragraphe pour raconter ton week-end passé ou un projet de voyage. Utilise au moins une fois à, en et chez.
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